Untitledness,

Installations,

Le ciel était bas. Il pleuvait ce jour là. J'arrivai finalement. La maison était une ancienne ferme rénovée en bordure de route, au milieu d'une végétation variée et structurée. A chaque fenêtre faisait face un cube de hêtres sur un tapis de lierre. Les allées propres et bien dessinées faisaient le tour de la maison et menaient à chaque entrée. J'entrai par l'avant de la maison. Deux chats vinrent aussitôt se frotter à mes bas de pantalons. Je me déchaussai et pris le temps de respirer à fond. Derrière un canapé, un guéridon en marbre était éclairé par une lampe suspendue quelques dizaines de centimètres au dessus de lui. Devant la cheminée, une table basse à deux niveaux laissait apparaître à travers une vitre, deux groupes de canards en bois, deux masques africains en terre cuite et une peluche. Au dessus, deux groupes de trois petites lanternes étaient alignés. Plus loin, une armoire vitrine de style inconnu avait été restaurée. De loin, je crus que les faïences qui tapissaient le fond étaient de Delft. En m'approchant, je vis une corbeille de fleurs et un petit chat dessinés en bleu de façon naïve. Devant, sur le rayon, une sculpture de bois montrait un épisode d'une aventure de Tintin. Calé à l'arrière d'une pirogue, il était conduit par cinq noirs et un père blanc. Posés derrière la pirogue, deux personnages légers, en bois, reproduisaient des scènes de la vie africaine. Au dessus de la vitrine, un œuf en terre cuite émaillée et des poussins surveillaient la pièce, accompagnés de divers petits objets de même nature. De l'autre côté de la table rustique, au sol, une autre scène d'une aventure de Tintin, en bois sculpté, accompagnait de petits pots de terre réunis par des tiges de bois. Sur la table étaient disposés un vase à composition florale séchée et des bougies. Dans l'entrée arrière, deux grands masques africains en bois brun, l'un féminin, l'autre masculin dominaient une famille de petits masques blancs et deux photos de classe en noir et blanc. L'une était la photo d'une classe de filles, l'autre celle d'une classe de garçons. Dans la cuisine, trois sets de table semblaient attendre les convives du soir. Sur le plan de travail, une marmite transparente était remplie de trésors : des roses de sable en chocolat étincelaient au milieu de petites mains de chocolat blanc et de biscuits. Un peu plus haut, une étagère rassemblait sur plusieurs niveaux toutes sortes d'oursons en peluche, en tissu, des petites bougies et des porte-clés... Dans l'armoire du séjour était suspendu un blouson de motard. Dans la grange, un frigo était rempli de bières. Mais qu’était devenu l’enfant ?



18-11-2004