Untitledness,

Installations,

Pour ouvrir la porte d’entrée, je m’aperçus qu’il n’y avait qu’une serrure simple. L’appartement était composé par le rez-de-chaussée d’une maison bourgeoise qui avait été divisée par étage. Une fois entré, j’allai sur ma droite, dans le séjour. Au centre, la table était recouverte d’une nappe verte et jaune aux accents provençaux. L’odeur de maison couvrait celle du cendrier à moitié rempli posé au coin de la table. Quatre chaises anciennes et dépareillées indiquaient par leur position qu’on avait dû s’y asseoir récemment. Je pris une noix dans une coupe sur le dessus du buffet. Le tiroir bloqué laissait entrevoir des accessoires de la maison. Me dirigeant au salon, je vis qu’une grande plante empêchait l’accès à la fenêtre et invitait à s’asseoir sur un des deux canapés sans âge, placés, l’un dessous, et l’autre, perpendiculairement. M’arrêtant devant l’étagère, je passai en revue les CD. Entre les originaux, et ceux copiés, je choisis celui de Viktor Laszlo. J’allumai la chaîne, et, après quelques manipulations, parvins à écouter la musique calmement. Au mur, quatre cadres assez grands montraient mes amies en vacances, en plongée, riant ensemble. J’allai à la cuisine jeter la coquille brisée de noix. Du thé avait été préparé pour deux mais n’avait pas été totalement consommé. J’avais faim. Au frigo, j’entrevis sur une assiette, une cuillère et un gâteau au chocolat entamé, à côté d’une bouteille de Champagne. Je passai dans la chambre. Quelques habits et sous-vêtements épars attendaient la lessive. D’un côté du lit étaient empilés une dizaine de romans, de l’autre, la table de nuit cachait une petite boite de “Mon Chéri”. Entre les deux oreillers trônait un ourson. Dans la salle de bain, des flacons multiples, ouverts ou fermés, posés ça et là, attendaient que l’on prenne sa douche, se maquille ou se protège. Une serviette éponge attendait de tomber et rejoindre au sol une petit culotte. Allais-je prendre un bain ? Allais-je me préparer un thé ou me servir une coupe de champagne ? Allais-je faire un petit somme sur le lit ? Allais-je grignoter du chocolat ? De retour dans le séjour, je m’emparai de la bande dessinée qui était sur la table et allai m’asseoir dans le canapé, en face de la chaîne. Dans la table basse, je trouvai un repaire de bonbons. Je m’installai au fond du canapé et passai là la fin de journée.



09-11-2004